1997, la crise asiatique ne fait plus peur
Il y a dix ans, la Thaïlande puis l’Asie du sud-est connaissaient une crise boursière et financière sans précédent. Aujourd’hui ces économies affichent des taux de croissance record et leur dynamisme fascine toujours
Printemps 1997. Côté pile, un boom immobilier insolent à Bangkok, capitale de la Thaïlande. Côté face, des milliers de mètres carrés inoccupés. Et des propriétaires avec des dettes obtenues, souvent, par copinage auprès de banques elles-mêmes financées grâce aux capitaux étrangers volatils et en quête de rendement rapide. Le tout dans un marché financier libéralisé et surtout sans contrôle.
Le 2 juillet 1997, la Thaïlande décidait de laisser flotter sa monnaie et déclenchait une crise sans précédent qui allait éclabousser les voisins d’Asie du sud est et même déboucher sur une crise des marchés financiers des pays émergents. Dix ans plus tard, tout n’est pas rose, mais les démons semblent aujourd’hui dominés grâce à des économies plus matures.
Paradoxe : alors qu’en 1997 le cours du baht s’était effondré, aujourd’hui la Banque centrale de Thailande est obligée de prendre position pour éviter une trop forte appréciation du baht par rapport au dollar.
Le gouverneur de la Banque centrale thaïlandaise (BoT), Mme Tarisa Watanagase, a demandé aux exportateurs de ne pas s’affoler face à la forte appréciation du baht qui a entraîné une forte vente de dollars, en insistant sur le fait que la hausse de la devise thaïlandaise allait être de courte durée. Le baht, qui a progressé d’environ 7% depuis le début de l’année, cotait 33,45 bahts pour un dollar mardi matin, un plus haut depuis dix ans. Ce record intervient au moment du dixième anniversaire de la crise financière asiatique, en 1997, provoquée par la décision de la Thaïlande de laisser flotter sa monnaie.
“La vente massive de dollars provoquera une nouvelle appréciation du baht”, a déclaré Mme Tarisa Watanagase à la radio thaïlandaise, indiquant que la dernière hausse du baht était en ligne avec la progression des autres devises asiatiques. Une hausse substantielle des exportations et des flux sortants de capitaux devraient permettre un affaiblissement du dollar puis du baht, a-t-elle précisé.